En regardant Mots Croisés, hier soir, sur France2, je me demandait si cette affaire
allait enfin servir à quelques choses. Peu probable, si l'on s'en tient à l'état d'esprit
de cette soirée. Les uns et les autres se jetaient au visage les différentes affaires
où chacun des partis avaient été impliqués. Seuls Pascal Durant (les verts) et Marianne
de Sarnez (modem) surent se tenir au dessus de ces chamailleries de collégiens.
Aussi ne prirent-ils pas souvent la parole, mais plutôt à bon escient lorsqu'ils le purent.
Il est clair que la vie politique française est dominée par deux grands partis, un de
droite, l'UMP, qui à travers des gens comme Sarkozy et maintenant Coppé tend à
se "droitiser" en glissant vers les idées du FN dès lors qu'il s'agit de politique inté-
-rieure, tout en gardant un discours européen à l'international. De l'autre, le PS, qui
est devenu, un parti de centre gauche, où la place de l'ouvrier n'a plus beaucoup
d'importance et où les luttes anciennes pour l'obtention de droits ne sont plus qu'un
vague souvenir, tant la puissance de la finance et des grands patrons ont fait de dégâts.
Ces deux grands partis mènent la danse et n'entendent pas laisser entrer les
autres dans la ronde. C'est une des raisons qui laisse à penser qu'il n'y auras pas
d'assainissement de la vie politique française. Car depuis des décennies ils gouver-
-nent à tour de rôle notre pays avec, le plus souvent une majorité absolue à l'Assemblée
Nationale. Et il faudrait alors qu'ils lâchent du lest. En d'autre termes, ils faudraient qu'ils
acceptent la proportionnelle, afin que l'éventail des votes des français soit représenté
à l'Assemblée, et en suite qu' ils acceptent le non cumul des mandats. Ces deux raisons
sont suffisantes, à L'UMP comme au PS, pour que rien ne bouge. Au grand regret des
petits partis.
Mais on peut aisément en rajouter une troisième: la peur de se faire prendre. Car, il ne
suffit pas de crier au loup, quand l'un d'entre eux ( du parti opposé de préférence)tombe
dans la nasse. Il faut être sûr, de ne pas risquer soi-même d'être pris par la patrouille.
Car la tentation est grande, les lobbies, les courtisans, les entreprises, toutes cette foule
de gens qui ont besoins des politiques pour faire avancer, leurs idées, leurs intérêts. Tout
cela se paye, d'une manière ou d'une autre. Un ministre ou un député ne place pas cinq
millions d'euros dans un paradis fiscal après une partie de belote. Aussi serait-il bon de
traiter le problème en amont. Ne pas jeter le fautif à la vindicte populaire parce qu'un jour
cela finira mal. Il faut aussi faire la part des choses et ne pas mettre tous nos élus dans le
même panier. La corruption ou la malhonnêteté n'est pas générale, même si beaucoup
d'entre nous en doutons. La justice doit faire son travail jusqu'au bout et sans pression
de la part du pouvoir. Ce qui ne fut pas le cas lors du précédent mandat, voyons maintenant
ce que va faire le suivant.
Sarkozy avait promis de s'attaquer au problème des paradis fiscaux et des fuites de
capitaux, on savait et on sait maintenant qu'il n'en est rien. Il aurait du mettre en difficulté
nombres de ses amis. Pourtant la solution est apparemment simple et Obama l'a fait, il suffit
d'interdire aux entreprises et les banques ayant des filiales dans les paradis fiscaux de travailler
en France. D'obliger les banques suisses ou autres à déclarer les comptes de contribuables
français là aussi sous peine de ne pouvoir exercer avec notre pays. Restera à obliger les deux
ou trois pays membres de l' UE,paradis fiscaux eux-mêmes, à changer d'attitude et à se mettre
en règle avec l'union sous peine d'éviction.
François Hollande sera t-il capable de faire ce qu'aucun de ses prédécesseurs n'a voulu faire?